Mis à jour le 20 juin 2024
Dans cet article, Édith et Denis, jeunes retraités possédant déjà un motorisé classe B (Roadtrek), nous partagent récit et trucs de leur voyage en Californie et Arizona. Ils nous livrent leurs impressions sur cette formule Roadloft au volant d’une simple minivan équipée d’un kit amovible de conversion campeur Roadloft qu’ils ont conduit de Los Angeles à Québec en novembre…
À l’automne 2022, notre fille Laurence qui souhaite écourter son voyage en Californie, recherche quelqu’un disponible pour ramener de Los Angeles à Québec leur minivan équipée de leur kit de conversion campeur Roadloft.
COMME AVEC NOTRE WESTFALIA, 35 ANS PLUS TARD
Propriétaires de Westfalia dans les années 80 et depuis quelques années d’un motorisé Classe B, ma conjointe et moi envisageons vite de joindre l’utile à l’agréable et nous portons volontaires. Dès lors, nous avons bien hâte de partir vivre ce voyage en formule Vanlife simplifiée Roadloft. Voyager en Californie et Arizona de la mi-novembre au début décembre sera sans doute plus lumineux que la grisaille du temps au Québec en cette période de l’année.
DANS UNE MÉCANIQUE MODERNE
Pour nous, la formule s’apparente presqu’en tous points au contexte de notre Westfalia de l’époque, mais 35 ans plus tard. La liste des équipements est semblable mais dans une mécanique moderne, sans le long bras de transmission manuelle émergeant du plancher de la vieille Volkswagen…. Et avec une tenue de route permettant d’allonger allègrement la liste des kilomètres à chacune de nos journées. Excités de partir, nous sommes curieux de voir comment nous apprécierons l’expérience. Serons-nous confortables et à l’aise dans l’espace plus restreint de la minivan comparativement à notre Classe B?
ITINÉRAIRE ET PLANIFICATION
Après notre décision de partir, nous entamons la planification de notre voyage, activité fascinante en soi car début des découvertes. Dans notre cas, nous avons pris goût à s’en tenir à une planification d’itinéraire à haut niveau.
MOT D’ORDRE : SPONTANÉITÉ ET PLACE À L’IMPROVISATION
Pourquoi une planification à haut niveau? Parce que pour ce type de Road Trip dans l’ouest américain, nous recherchons la spontanéité et fuyons la rigidité des plans trop établis qui contraignent à respecter un horaire quasi militaire et privent donc inévitablement d’occasions qui apparaissent au fil du voyage.
Par expérience, nous avons appris que toute destination, aussi attendue soit-elle, peut devenir moins attrayante pour quelque raison que ce soit (ex météo). On aimera alors y écourter notre séjour. Et aussi, à l’inverse, prolonger, comme dans le cas de Laguna Beach (vous verrez bientôt).
PREMIÈRE ÉTAPE : PLANIFICATION
L’expérience nous a montré que quelques étapes simples nous aideront à partir et voyager en paix.
DEUX OUTILS GOOGLE SIMPLES ET EFFICACES : SHEET ET MAPS
Ces deux services gratuits de Google sont nos principaux outils pour noter toutes nos recherches et planifier le voyage. Avec Google Sheet et Google My Maps, nous concentrons toute notre info de planification simplifiée qui s’enregistre au fur et à mesure de la planification et qui deviendra disponible en temps réel à tout moment lors du voyage. Et même dans des zones privées d’Internet.
IDENTIFIER LES ATTRAITS, DISTANCES ET ÉCARTS MÉTÉO
Comme nous partons tard en automne (mi-novembre) nous établissons notre itinéraire pour une durée d’environ 3 semaines pour être ici début décembre. Ce sera facile et à notre rythme car nous ne ferons que le chemin du retour (De la Californie vers le Québec).
Nous identifions les attraits incontournables, les destinations qui nous intéressent, les inscrivons dans MyMaps et dans un chiffrier Google Sheets dans l’ordre de parcours, en ajoutant entre les sites trois autres colonnes : la distance séparant du lieu précédent et ensuite les températures moyennes maximales et minimales à cette période de l’année. Même si nous sommes au sud des États-Unis, à ce moment de l’année en montagne ou en région désertique, les écarts de température jour/nuit valent la peine d’être identifiés au préalable. Ce faisant, on réalise assez rapidement que des destinations exceptionnelles nous amenant à tirer une pointe vers l’Utah (Parcs de Bryce, Zion, Arches) et même Monument Valley, ne seront pas recommandables à ce moment de l’année, à cause des risques de neige. On se les garde pour un autre voyage.
ATTRAITS, DODOS, TOILETTE ET DOUCHE
Une fois les attraits identifiés sur MyMaps, nous repérons les sites de camping officiels et informels au coeur des parcs ou en périphérie, comme dans les BLM. Nous y ajoutons des sites de Boondocking où dormir en transit, trouvés facilement avec des applications comme Ioverlander, et les endroits où prendre une douche (des facilités facilement trouvables aux États-Unis… pensons par exemple à la chaîne Love Truck Showers qui sillonne les autoroutes avec ses installations très propres et sécuritaires).
PREMIÈRE BONNE SURPRISE
En effet, nous prendrons l’avion pour l’aller et constatons le bas prix des billets Québec-Los Angeles : 270$.
Billets achetés, planification simplifiée et accessible sur nos Iphone et Ipad, en ligne et hors ligne…
Mais tout d’abord, place à quelques photos de notre arrivée à Los Angeles, où Laurence et Samuel nous rejoignent. Après quelques minutes à bord de leur Dodge Grand Caravan, promenade et restauration à Santa Monica. Le lendemain, transferts de bagages et de passagers, nous les laissons à l’aéroport. De là, nous prenons la route, direction Laguna Beach, à quelques 90 minutes de route seulement.
PLAGE ET FARNIENTE À LAGUNA BEACH, CALIFORNIE
Avant de rouler vers les parcs en altitude et aux nuits plus froides, nous débutons en douceur notre voyage en roulant à peine 90 minutes plein sud pour nous rendre à Laguna Beach, belle petite ville bordant le Pacifique, où nous passerons trois belles journées (2 jours de plus que prévu) à nous gorger de soleil.
Voici incidemment un bel exemple de la liberté que permet une planification à haut niveau sans réservations de camping ni d’hôtels et laissant ainsi place à la spontanéité qui doit gouverner la plupart de nos Road Trips. Comme nous l’évoquions plus haut.
BOONDOCKING 5 ÉTOILES
En soirée, nous nous réfugions en montagne (banlieue à une vingtaine de minutes) dans un quartier privé mais ouvert au public où nous avons accès 24 h par jour à un stationnement et à des toilettes très propres de terrains de sport d’équipes désertés. En prime, le site jouxte des sentiers en montagne avec vue panoramique. Du boondocking 5 étoiles quoi !
Après le déjeuner, nous partons marcher dans ces chemins panoramiques avant de prendre la route pour quelques minutes avant de prendre notre deuxième café à Laguna Beach. Le temps y est si clément que nous sommes très confortables sur la plage. La Californie nous sert un novembre bien doux. Au point où nous arrivons difficilement à quitter les lieux, même quelques jours plus tard qu’imaginé à l’origine.
Nous quittons le pacifique en terminant ce premier segment côtier du voyage. Quelques courtes heures de belles routes grimpantes nous séparent de notre prochaine destination à l’orée du désert. Les bains de source thermale de Palm Spring nous y attendent! Mais tout d’abord, quelques premières observations sur la minivan et son kit de conversion.
MANIABILITÉ, TENUE DE ROUTE DE LA MINIVAN, DISCRÉTION
Dans le trafic de Los Angeles, la maniabilité de la minivan, sa tenue de route, son accélération, nous étonnent. Jamais nous n’aurions imaginé cela d’une minivan. Et encore moins d’une Dodge Grand Caravan…
Dans les petites rues de Santa Monica ou de Laguna Beach, nous tournons sur un 10 cents, nous la garons facilement et surtout, incognito. Petit détail qui nous permettrait facilement de dormir en lieu sûr et tranquille dans un lieu huppé comme Santa Monica où même les campings éloignés sont tarifés à des sommes hollywoodiennes. La somme servira plutôt à acquitter l’addition du bon souper d’un pub à la mode.
ERGONOMIE DE LA CUISINE, CONFORT DU LIT
Quoique nous nous plaisons à découvrir plusieurs petits restos et bistros, nous préparons parfois nos déjeuners et lunchs à la minivan. Sa cuisine minimaliste est pratique, nous apprécions particulièrement son véritable réfrigérateur (à compresseur) alimenté par station rechargeable au lithium et rideau solaire.
Mais la première étoile revient sans conteste au confort du lit. On nous avait vanté le nouveau matelas Roadloft de 3.5 pouces à double mousse (haute densité et mémoire). Mais capricieux comme nous sommes pour la qualité du lit, nous avions quelques doutes sur la réponse de nos lombaires. Nous y avons dormi plus que confortablement. Dans un confort de première classe, même sans l’aide des meilleurs Pinots gris de Californie!
LE PARC MYSTIQUE DE JOSHUA TREE
Amateur de musique, le lieu mythique me ramène depuis fort longtemps à l’album de U2 titré du nom du célèbre Parc national américain. Un album réalisé par un québécois d’origine, Daniel Lanois, qui connaît aussi une fulgurante carrière de compositeur et que j’apprécie au plus haut point.
Le Parc national de Joshua Tree tire son nom des arbres emblématiques qui peuplent la région, des yuccas géants. Les pionniers mormons au XIXe siècle les ont baptisés « Joshua Tree » en raison de leur apparence qui évoquait pour eux les bras du prophète biblique Josué tendus vers le ciel.
Le parc est célèbre pour ses paysages désertiques uniques, ses formations rocheuses aussi étonnantes que spectaculaires, et bien sûr, tous ces Joshua Trees qui ponctuent son paysage aride.
Notre exploration du parc s’est faite sur deux jours en mode « slowmo » en accord avec ces lieux méditatifs. Nous y avons dormi un seul soir, sur un camping au coeur du Parc et l’autre nuit tout près de sa sortie dans un BLM Dispersed Campground, des terres publiques, du camping gratuit et géré par l’État de la Californie.
SOUPLESSE ET FRUGALITÉ DE LA MINIVAN
De Joshua Tree, nous roulons une journée d’autoroute traversant paysages désertiques et panoramiques, pour atteindre l’incroyable Grand Canyon. Nous goûtons tous les jours à la souplesse de la minivan.
Nous regagnons beaucoup plus vite chaque destination que nous le ferions avec notre Roadtrek Classe B. Aucun ralentissement dans les longues montées, on se sent en contrôle total du véhicule. Les arrêts à la pompe sont beaucoup moins fréquents qu’avec notre lourd Roadtrek et son V8. Et que dire du plein d’essence, deux fois plus rapide à faire… et léger à supporter!
SOUPER COMMANDITÉ PAR L’ÉCONOMIE DE CARBURANT
Les journées de longue route, l’économie de carburant nous permet en soirée de fréquenter les meilleurs restaurants où nous aimons bien nous poser. Car cuisiner en extérieur fin novembre, même en Californie, impliquerait de le faire avant 17 heures ou sous la lampe. Le soleil, quoique beaucoup plus généreux que chez nous, ne s’y étend pas plus tard en pm.
Arrivant au Grand Canyon, comme nous sommes en altitude, que les nuits plongent assez loin sous zéro, nous nous posons dans un hôtel confortable pour 2 nuits. Nous parcourrons le parc sur 3 jours.
GRAND CANYON, GRANDIOSE SPECTACLE NATURE
Malgré avoir vu il y a déjà 40 ans un spectacle multi-image panoramique (bonjour DL!) sur le lieu qui m’avait marqué, malgré tout ce qu’on nous en a dit, le choc! Nous sommes soufflés devant l’immensité de l’horizon. Petits et grands écrans ne suffisent à révéler l’envergure du Grand Canyon. Faut voir «de visu», en réel!
Le temps s’y arrête. Lieu de contemplation s’il en est un, où l’horizon ne cesse d’interpeller le regardé Où descendre dans les entrailles de sa vallée fait battre le cœur au rythme du canyon géant. Un lieu où dame nature a décidé d’y dessiner surprises sur grandiloquence!
Trois journées à arpenter les lieux ne suffiront pas, nous y reviendrons un jour s’immerger davantage…
SEDONA ET SES MONUMENTS DE PIERRE
Après avoir réussi – difficilement – à détourner notre regard du Grand Canyon, nous entamons la route pour quelques heures de descente en altitude – cap franc sud – pour rejoindre Sedona.
ENFILER MONTÉES ET LONGUES DESCENTES COMME SI RIEN N’ÉTAIT
Du Grand Canyon à Sedona, comme si de rien n’était, nous descendons littéralement durant 3 heures. La minivan attaque chaque descente comme si elle narguait les motorisés qui peinent souvent à éviter le réchauffement de leurs freins. La minivan se moque des descentes tout autant que des longues montées qu’elle grimpe à vive allure.
Un détail pour qui n’a jamais fait l’expérience de conduite d’un gros VR qui peine à gravir les longues montées et à assouvir sa soif 😉 Et à freiner son élan dans les longues descentes. Croyez-moi, nous sommes très heureux de ne pas jouer dans ce film-là.
RETOUR AU CAMPING LIBRE À SEDONA
On découvre en Sedona un paisible et magnifique village entouré de crans et de montagnes de pierre sillonnées de sentiers panoramiques. La région est magique et Sedona a tout le potentiel pour nous séduire à un petit détail près.
Timing is everything. La Thanksgiving y sévit. Et comme nous dit la gentille dame de l’information touristique à qui on demande quel sentier choisir dans le lot, « la thanksgiving métamorphose une fois l’an notre paisible village, un tsunami de touristes ».
Nous logerons donc en périphérie de Sedona, à 10 minutes, dans un beau petit spot de boondocking où nous y passerons deux nuits à dormir comme des bébés avant de partir déjeuner dans un charmant petit resto familial tenu par des mexicains déguster des déjeuners abondants avant de prendre les sentiers et profiter de panoramas que nous retournerons assurément voir une autre année, hors Thanksgiving, s’il vous plaît…
DÉJÀ LE RETOUR
Demain, nous prendrons le chemin du retour. Nous avions envisagé visiter le sud de l’Arizona, puis rejoindre la Nouvelle-Orléans et profiter des plages du nord de la Floride avant de revenir chez nous, mais la longue traversée du Texas et nos activités à Québec nous incitent à revenir. Nous quitterons Sedona non sans un pincement de cœur à destination de Québec, un trajet de 4750 km. Cette distance, à 200 km près, représente l’aller ET le retour Québec-Floride! On oublie souvent la longue distance nous séparant de l’ouest américain, quand même. Et pour cause, tant la nature y regorge de décors exceptionnels.
DÉTERMINER UN TRAJET MOINS RISQUÉ CÔTÉ MÉTÉO
Fin novembre et début décembre sont des moments favoris de dame nature pour coucher son long manteau de neige et pas juste au nord de l’Amérique. En altitude, même loin au sud de la forêt boréale, le mercure descend bas.
TRACER SOI-MÊME SON CHEMIN
Nous n’écouterons donc pas Google Map qui propose une ligne droite par St-Louis Missouri, puis les Grands Lacs, rendus au nord. Nous éviterons ces secteurs plus à risque de neige et de tempête. En déviant juste un peu notre ligne vers le sud, nous rejoindrons la Virginie, où l’Atlantique tempère le début de l’hiver. Nous gagnerons en confiance et en stabilité tranquille.
Je trace rapidement les arrêts potentiels pour des journées de 1000 km max. Amarillo (Texas), Memphis et Nashville (Tennesse), Christianburg (Virginie), Albany (New York) s’imposent. De cette liste, deux noms m’interpellent, où j’aimerais bien me poser et visiter, devinez lesquels? La mecque des racines du rock, berceau d’Elvis, Memphis évidemment, mais aussi Nashville où tant de musiciens ont enregistré leurs albums, dont le sympathique Jim Corcoran, québécois anglophone devenu francophile.
UN JOUR À LA FOIS
Une fois le trajet tracé, nous partons sans autre plan que de réserver un chambre à Amarillo. Après quelques jours de camping à Sedona et la longue première journée de route de demain, nous poser à l’hôtel sera réconfortant. Nous réservons facilement au déjeuner à Sedona une chambre pour ce soir à Amarillo. Bienvenue, basse saison!
ROULER LA NUIT?
Nous sommes rendus fin novembre, les journées sont courtes. Nous n’avons pas le goût cette fois-ci de rouler la nuit. Pourtant ce que nous préférons même parfois. Car rouler la nuit a aussi ses avantages pour les longs trajets. Moins de trafic et l’impression d’une clientèle différente, à la conduite plus « professionnelle », plus fluide.
NOUS OPTONS POUR LE JOUR
Quand vous pouvez alterner entre deux conducteurs aux 2 ou 3 heures, de la bonne musique, vous découvrez des aîles à la minivan! Les journées sont courtes, nous prenons la route à 7 heures le matin et nous arrêtons une heure après le coucher du soleil, soit autour de 18 heures. En comptant les arrêts d’approvisionnement et l’heure du lunch, on arrive à faire des journées atteignant 1000 km, sans plus. Notre routine dure 5 jours. Réservation de l’hôtel pour le soir au déjeuner avant d’enfiler les km où nous nous déposerons après une journée de route. Douche chaude et souper dans un pub local. Il y a pire comme routine, non?
CIEL, DES NUAGES
À ce rythme, nous réalisons au passage des douanes, que le soleil vient tout juste de nous quitter pour la première fois depuis le 14 novembre, jour de notre départ ! C’en est caricatural, aussi tôt passées la frontière, à St-Bernard de Lacolle, un vent à écorner les boeufs et la pluie composent un comité d’accueil que l’on avait oublié. Quand même mieux qu’une tempête de neige… 😉
NOS CONCLUSIONS
PLANIFIEZ BIEN, MAIS PAS TROP
C’est la clé d’un Road Trip réussi. Toujours avoir l’info disponible pour être à l’aise et pouvoir improviser sans stress. On fait ce genre de voyage pour s’émerveiller, découvrir, pas pour se perdre ni s’essouffler. J’ai trop vu de voyageurs peiner à respecter un agenda préétabli. Pas pour nous. Comme mentionné précédemment, utilisez Google Sheet et MyMaps pour votre planification. Ça vous facilitera la vie. Soyez vigilant dans l’interprétation des routes suggérées. Évaluez vos options.
APPORTEZ L’ESSENTIEL
N’apportez pas votre garde-robe. Ça ne fera que compliquer votre quotidien. Par contre, notez les stats météo (minima et maxima) des différents endroits aux périodes planifiées pour vous assurer d’avoir toujours des solutions confortables. Si vous devez affronter de grands écarts, privilégiez la malléabilité du multi-couche. De même, vous ne lirez peut-être pas un roman aux 3 jours. Si tel est le cas, concentrez le tout dans votre liseuse électronique.
ROUTE ET MUSIQUE, UN MARIAGE HARMONIEUX
Route et musique sont faites pour rouler en harmonie. Par moments, la musique vous emportera. Assurez-vous d’avoir vos classiques disponibles et profitez du voyage pour de nouvelles découvertes musicales. Vous aurez à l’occasion une suspicieuse impression que telle pièce a été composée sur mesure pour le paysage qui défile sous vos yeux. Ça nous est arrivé à quelques reprises en route vers Joshua Tree. Non ce n’était pas Pink Floyd ni U2 ou Lanois, mais le québécois Valence que Laurence adore autant que nous, sérieusement 😉
APPRÉHENSIONS CONFONDUES
La formule Roadloft a été pour nous source de surprises agréables. Et nous n’avons pas trouvé de désavantage notable dans cette alternative au VR. Par exemple, nous appréhendions de ne pas avoir de toilette intégrée comme dans notre VR. Nous avions donc apporté une toilette portative que nous n’avons finalement jamais utilisée.
L’AVANTAGE DE VOYAGER HORS-SAISON
Notre voyage fut relativement bref compte tenu du contexte et des dates qui s’imposaient. Par contre, nous avons adoré voyager hors-saison. Ce voyage nous a donné le goût de refaire de beaucoup plus longs Road Trips dans l’ouest américain. Y ajouter le Colorado, l’Utah, le Texas, la Louisiane, retourner en Californie et en Arizona… Je nous y imagine très bien de mars à juin et de la mi-septembre à la mi-novembre. Et tester la Floride ou le Mexique en hiver.
LIBERTÉ, SOUPLESSE DE LA CONDUITE ET MARGES BUDGÉTAIRES POUR «VIVRE PLUS»
Carburant
Tout en traçant une empreinte carbone 2 à 5 fois moindre, seulement au niveau carburant, un tel voyage en minivan plutôt qu’en VR laissera dans vos poches quelque part entre 2000$ et 4000$. Une minivan Toyota hybride consommera 6 litres/100 km, les Pacifica, Grand Caravan, Honda Odyssey, Kia Carnival ou Sedona autour de 8-9 litres/100km vs 17 litres/100 km pour mon Roadtrek et jusqu’à plus de 30 litres/100 km pour les gros Classe A ou C.
Camping gratuit ou payant
Vous préférez de beaux campings officiels au boondocking? Tous les emplacements pour tente (ombragés, plus intimes et par surcroît beaucoup plus économiques) vous seront disponibles. Vous préférez dormir à l’improviste? L’ouest regorge de sites de boondocking facilement repérables. Vous préférez improviser? Votre minivan d’allure banale se stationne incognito pour la nuit facilement.
Douches pour voyageurs
Des douches de centres sportifs, de stations de voyageurs ne vous coûteront jamais plus que quelques dollars.
Goûter davantage à la vie locale
Contrairement au gros VR connecté aux services du camping, votre minivan autonome est toujours prête à partir… à deux minutes d’avis! Avec les économies inhérentes au fait que vous voyagez avec votre véhicule de tous les jours et non un véhicule supplémentaire dédié au voyage (VR dispendieux et tous les frais qui y sont liés), vous pourrez goûter davantage à la culture locale. Vous offrir nombre de visites de musées, de spectacles, de pubs, de restos et parfois, comme nous l’avons fait au Grand Canyon et sur la route du retour, des nuits d’hôtel.
De notre côté, ce sont ces marges budgétaires dégagées par les économies de la formule, couplées à la souplesse de la conduite (l’absence de toute inquiétude à cet égard, peu importe la longueur des côtes à gravir ou les interminables descentes) qui ressortent du lot d’avantages de la formule Roadloft. Sans compter tous les tracas incontournables pour le propriétaire de VR (entreposage, entretien). Uniquement le laver sollicite une demi-journée !
Ces points sont majeurs et doivent aussi être combinés aux coûts d’acquisition du VR dédié aux voyages. Tout l’argent immobilisé pour si peu de jours de sorties par année fait réfléchir. Deux articles intéressants du blogue Vanlife du site Web de Roadloft couvrent très bien ces deux volets (1. La vanlife à 1 ou 2% du coût — Roadloft vs VR et 2. Road Trips Roadloft à 20$ par jour).
Ma co-pilote et moi avons adoré la formule et pensons à la suite.
DERNIÈRE RÉFLEXION : LA RÈGLE DES 90 MINUTES
Un tel Road Trip n’est pas toujours envisageable pour toutes sortes de raisons, qu’elles relèvent de la disponibilité ou du budget. Pour notre part, tout en pensant à notre prochain Road Trip longue durée, nous avons hâte de repartir dans quelques semaines pour nos escapades à proximité. Nous réussissons toujours à trouver à moins de 90 minutes de la maison des coins de pays à explorer, des amis à rencontrer. C’est pour nous l’essentiel de la Vanlife, du camping. Un contact étroit et régulier avec la nature, des échanges avec nos amis et membres de la famille. En nature mais aussi en ville, durant les Festivals populaires par exemple. L’évasion à proximité de chez soi est accessible, facile, régénérescente. Et demeure une fabrique de souvenirs impérissables, autant que le long Road Trip 🙂
Bonne route !
Édith et Denis